EVARISCOL, outils de gestion de l'anthracnose du pois

Les légumineuses, au cœur des transitions agroécologique et alimentaire, sont essentielles à la conception de systèmes de culture durables. Elles réduisent l’usage d’engrais azotés, les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’eau. Mais leur sensibilité aux bioagresseurs entraîne des rendements instables et un désintérêt agricole. Depuis trois ans, l’anthracnose (Colletotrichum sp.) est apparue sur pois, posant un risque accru dans un contexte de changement climatique et de réduction des intrants. Des connaissances sur son épidémiologie et sa gestion sont indispensables.

Le plan Ecophyto (2007) visant -50 % de pesticides a échoué, faute de transformation des systèmes de culture. Les approches curatives doivent céder la place à des stratégies agroécologiques fondées sur régulations naturelles et biodiversité. Les légumineuses, en forte demande pour les protéines végétales, sont prometteuses pour diversifier les systèmes et réduire l’usage des phytosanitaires. Pourtant, en 2017, elles ne représentaient que 95 Mt contre 2 980 Mt de céréales, et seulement 0,8 Mt en France contre 64 Mt de céréales. Ce déséquilibre accentue la dépendance aux importations.

Leur développement reste freiné par des rendements plus faibles, une faible rentabilité et des filières incomplètes. Sensibles à de nombreux pathogènes (Aphanomyces, Ascochytose, bruche), elles souffrent aussi d’un déficit de recherche. L’émergence de l’anthracnose souligne l’urgence de mieux connaître Colletotrichum, d’évaluer la résistance variétale et de développer des outils de diagnostic. Le projet EVARISCOL vise précisément ces objectifs afin de sécuriser la production.