Fertilisation du chou-fleur assistée par technologies photoniques

La fertilisation azotée du chou-fleur nécessite un ajustement temporel précis pour s'adapter à la dynamique d'absorption des cultures tout en minimisant les impacts environnementaux. Les pratiques de conseil actuelles reposent sur des analyses visuelles ou destructives, limitant leur réactivité. Photonics Bretagne travaille donc sur le développement d'un outil de prise de décision non invasif et temps réel afin d’établir des stratégies de fertilisation adaptées. Durant la saison 2024 - 2025, un essai agronomique a été mené à la station expérimentale CATÉ (Saint-Pol-De-Léon). L’essai portait sur la différenciation du statut azoté des feuilles de chou-fleur après fertilisation. Dans un premier temps, les signatures spectrales VIS – SWIR de feuilles de chou-fleur ont été collectées au champ à l'aide d'un système de type pince à feuille. Une base de données spectrales (environ 4 000 spectres de réflectance) a été constituée à partir de neuf campagnes de mesures réparties sur trois mois incluant de multiples variables telles que le type de cultivars et les zones de mesure. Une analyse statistique du coefficient d'absorption de la chlorophylle Cab [Remote Sens. Environ. 177, 220 (2016)] et l'indice REIP a été mise en œuvre, montrant que l'effet de la fertilisation est observable et détectable 23 jours après l'application d'azote. Ensuite, un modèle de prédiction a permis de déterminer si une fertilisation avait été appliquée aux plants de chou-fleur en fonction de la date de semis. La précision du modèle a atteint 75 % avec moins de 20 répétitions. Actuellement, Photonics Bretagne travaille à l'amélioration du modèle en prédisant la nécessité (ou non) d'appliquer des engrais. Pour cela, des mesures de vérité-terrain sont nécessaires.